Tout ce que tu dois savoir pour te lancer en freelance

Temps de lecture : 12 minutes

Par Alexandre Montenon, content manager SEO et formateur en rédaction web depuis 2011.

Se lancer en freelance… Je crois que ce que j’aime le plus dans le mot freelance, c’est le « free » (« libre », si tu as un doute).

Gérer son temps, choisir ses clients, travailler d’où je veux.

On nous vend souvent le statut de freelance comme le statut de la liberté (le jeu de mots, quoi !).

Mais la vie n’est pas toujours rose quand on est indépendant.

On ne sait pas toujours comment démarrer son activité.

On ne sait pas toujours comment trouver des clients.

On ne sait pas toujours comment déclarer ses revenus.

Que ce soit tant au niveau de la création de sa structure que de la stratégie commerciale à adopter, on patauge toujours quand on se lance en freelance.

Mais haut les cœurs, moussaillons : je vais t’expliquer ici tout ce qu’il faut savoir pour te lancer comme indépendant.

Et pourquoi tu devrais boire mes paroles comme un bon verre de  Saint-Amour à la terrasse d’un café ?

Parce que je suis moi-même freelance depuis 12 ans, et que je vis d’un revenu régulier et confortable, sans jamais avoir prospecté une seule fois (oui oui, c’est possible !).

Allez hop, on commence !

Cibler ton activité future en tant que freelance

Le statut de freelance a séduit plus de 3,2 millions de travailleurs en France en 2019. On doit cette croissance exponentielle au fait qu’être auto-entrepreneur, c’est quand même cool.

Pourquoi c’est cool ?

  1. T’es libre. Si tu ne veux pas bosser, tu ne bosses pas.
  2. Tu peux bosser de n’importe où. Oui oui, même de ton canapé ou d’une plage paradisiaque.
  3. Tu choisis tes missions. Et aussi tes clients, ce qui signifie que si tu ne le sens pas, tu peux dire non.
  4. Tu as des perspectives d’évolutions infinies. Ton patron, c’est toi. Ton employé, c’est toi.

Mais l’auto-entrepreneuriat, c’est aussi une préparation et des responsabilités. Parce que la dolce vita ne se crée pas toute seule, il faut un minimum d’anticipation pour monter une activité de freelance pérenne et rentable.

Pour y voir un peu plus clair, on reprend tout, étape par étape : comment se lancer en freelance en 2022 ?

À quoi faut-il penser avant de se lancer ?

J’imagine bien que l’idée de gérer ton emploi du temps et de profiter d’une liberté géographique totale te tente. Moi aussi, c’est ce qui m’a charmé ! (et c’est ce qui me charme toujours autant, d’ailleurs)

Toutefois, tu n’auras rien de tout ça si tu ne prépares pas un minimum ton projet de freelancing avant de te lancer.

Il y a des choses à anticiper. Des détails subtils, et des détails un peu plus gros comme :

  • Quelle activité vas-tu exercer ?
  • Quels clients vas-tu viser ?
  • Quels produits ou services vas-tu proposer ?
  • Vas-tu créer un site internet ?

Devenir auto-entrepreneur, c’est avant tout définir ton projet. Si tu n’a pas trop d’idée, je te conseille de te poser les questions suivantes :

  • Dans quoi es-tu doué ? (“rien” n’est pas une réponse acceptable)
  • Que veux-tu faire de tes journées ? (“rien” n’est toujours pas une réponse acceptable)
  • Dans quel domaine es-tu formé ? (là, on tolère le “rien” : il n’est jamais trop tard pour se former !)

La toute première étape, c’est donc de savoir : que veux-tu proposer en tant que freelance ?

Tiens cadeau, mon interview par Matthieu Verne sur le sujet suivant « Comment performer en tant que freelance ? » :

De qui faut-il s’entourer ?

Il y a trois ans, j’ai reçu un email d’une étudiante en droit qui s’intéressait au métier de rédacteur web.

Elle voulait avoir des infos sur la réalité du terrain. On a pris un café pour en parler, je l’ai formée, et résultat : Anaïs est maintenant une de mes rédactrices principales. Parfois, un mail peut tout changer à un projet pro !

Admettre que tu ne peux pas tout faire tout seul, c’est déjà une bonne étape. Saches que dans le monde de l’entrepreneuriat, ton réseau et ton entourage sont ce qui définit la qualité de ton activité. Surtout au début, quand on tâtonne et qu’on est perdu (ne t’inquiète pas, c’est le cas de tout le monde).

Par exemple, si tu demandes des conseils à une personne graphiste, elle va te répondre que  construire ton image de marque est essentielle.

Si tu parles de ton projet à un comptable, il aura des astuces niveau budget.

Si tu vas voir un développeur, il pourra te donner des conseils pour ton site web.

Mais où trouver un tel accompagnement ? Tu peux commencer par une recherche dans les espaces de coworking de ta ville. Ce sont de véritables mines d’or pour les entrepreneurs en quête de professionnels passionnés, disponibles et très cool.

Parfois, rencontrer des personnes nouvelles est l’impulsion qu’il manquait pour créer ton activité. Sans oublier que tu peux avoir des infos issues de spécialisations différentes.

Si tu as besoin d’astuces concrètes, n’hésite pas à faire comme Anaïs : demande conseil aux autres freelances.

Dans le pire des cas, tu te prends un vent. Et dans le meilleur des cas, tu gagnes une formation gratuite !

L’ACRE, l’aide financière pour créer ton auto-entreprise

Perso, j’ai une peur phobique de l’administration (surtout quand il s’agit de payer des charges). Mais parfois, la paperasse est là pour te donner un coup de main !

C’est le cas de l’Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise, affectueusement surnommée ACRE. C’est une aide financière qui vise à aider les auto-entrepreneurs à se lancer.

Concrètement, pendant la première année de ton activité, tu vas profiter d’une exonération partielle des charges sociales. On l’appelle l’exonération de début d’activité.

Cette aide, c’est le petit coup de pouce de l’État. Parce qu’il sait que pendant la première année, tu trouves tes marques, tu démarches tes premiers clients… Bref, le chiffre d’affaires n’est pas toujours brillant.

Pour t’aider pendant les 3 premiers trimestres de ton activité, l’État t’offre un taux de cotisation inférieur :

  • Pour les ventes de marchandises : 6,4 %
  • Pour les prestations de services artisanales ou commerciales : 11 %
  • Pour les activités libérales : 11 %

Le bonus de rageur :

Avant janvier 2021 les nouveaux freelances avaient droit à l’ACRE pendant 3 ans. Mais ça a rendu le statut de freelance tellement populaire, que l’État s’est rendu compte qu’il était perdant à être aussi généreux…

Se lancer avec l’aide de Pôle Emploi

On poursuit sur la lancée Coup de Pouce ! En dehors de l’allègement de tes cotisations sociales, tu peux aussi trouver de l’aide auprès de Pôle Emploi pour te lancer. Si tu es au chômage et que tu veux devenir auto-entrepreneur, je te recommande de prendre rendez-vous avec ton conseiller.

Parce que passer du statut de chômeur au statut de créateur d’entreprise, ça peut avoir du bon. Pour récompenser ta motivation, Pôle Emploi propose deux aides distinctes.

Le versement de la moitié de tes indemnités en capital

On l’appelle l’ARCE, ou Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (c’est un peu la sœur jumelle de l’ACRE, mais pas tout à fait pareil).

Pour demander l’ARCE, tu dois avant toute chose obtenir l’ACRE (on dirait une quête de jeux vidéo tordue, mais non : c’est juste l’administration française dans toute sa splendeur).

Cette aide te permet de toucher 50 % de ton capital restant de tes droits à l’allocation (comprends : ce que Pôle Emploi doit te verser). En gros, ils te donnent l’argent qu’ils te doivent dès maintenant, pour t’aider à créer un capital et lancer ton activité.

Tu reçois :

  • 25 % à la date de création de l’entreprise
  • 25 % 6 mois après l’immatriculation, pour renflouer les caisses

Le maintien partiel de l’Aide au Retour à l’Emploi

Deuxième aide que Pôle Emploi peut te donner : l’ARE (oui, on tourne toujours autour des mêmes lettres).

Il s’agit d’une aide accordée aux chômeurs qui ont perdu leur emploi. Elle a un objectif : les aider à retourner sur le marché du travail.

Si tu es bénéficiaire de cette aide, tu peux demander à ce qu’elle soit encore versée même après ta création d’entreprise.

Elle sera partiellement maintenue (faut pas déconner non plus), mais c’est toujours ça de pris. Comme ça, tu peux consacrer tes journées à la création de ton activité.

Concrétiser ton activité

Ça y est, on a balayé le côté technico-administratif de la création du statut de freelance, le plus dur est derrière nous ! Non, je rigole : il faut maintenant concrétiser TOUT ton projet.

Allez, on se motive !

Au début de mon activité en tant que rédacteur web, je bossais sur les plateformes de rédaction, sous-payé et sur-exploité. Et je me disais souvent “Bon, il va falloir que je crée mon site pour lancer ma propre activité”.

Je me suis dit ça pendant 2 semaines.

Puis 1 mois.

Puis une année entière.

Et ensuite, j’ai commencé à comprendre que si je ne le faisais pas, personne n’allait le faire pour moi.

Il a donc fallu passer à la concrétisation ! Parce que dire “Je veux lancer mon activité de freelance” c’est bien beau, mais ça ne se fait pas tout seul.

C’est comme si tu disais “Je veux devenir riche” et que tu attendais que ça te tombe tout cuit dans le bec (plot twist : j’ai essayé, ça ne marche pas).

Concrétiser ton idée de freelance, c’est rendre les choses réelles, te confronter à la réalité logistique et pratique de la chose.

Toujours penser à la dure réalité

Étape par étape, il faut que tu montes ton projet. Un peu comme si tu allais le pitcher à ta banque pour obtenir un prêt.

Il faut mettre en place :

  • Un business plan
  • Ton image de marque
  • La particularité de tes produits ou services
  • Les clients que tu cibles
  • Ta charte graphique

En bref, toutes les données concrètes sur ton activité. Et plus tu seras précis, mieux ce sera.

C’est comme pour définir tes objectifs. Si tu te dis “Je devenir riche” (oui, j’aime bien cet exemple), tu risques de ne pas y parvenir.


Alors que si tu te dis “Je veux mettre 150 € de côté chaque mois et investir la somme accumulée à la fin de l’année dans des actions, que j’aurai choisies grâce à une formation sur la bourse” là, tu as plus de chances.

C’est ce qu’on appelle les objectifs S.M.A.R.T, mais je t’en parlerai plus longuement dans un autre article.

L’astuce qui va bien :

Bon, je spoile un peu : les objectifs S.M.A.R.T sont des objectifs Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis. L’idée est que plus tu décortiques et précises tes objectifs, plus tu as de chance de les atteindre.

Où bosser quand on est freelance ?

Au début de ma carrière de freelance, je bossais de chez moi. Mon bureau, mon canapé, mon lit les froids matins d’hiver… C’était le top ! Jusqu’à ce que ça me gave.

J’avais besoin de sortir et d’être stimulé, donc je me suis inscrit dans un espace de coworking.

1 ou 2 jours par semaine chez moi, 3 jours en coworking : pour moi, c’est le parfait juste milieu. Entre confort et stimulation, trouver ton bureau parfait ne dépend que de toi.

L’avantage d’être auto-entrepreneur, c’est que tu peux bosser de partout.

T’as envie d’aller faire un tour sur les îles pérentiennes mais tu as des deadlines à respecter ? Qu’à cela ne tienne : tu prends ton ordi, ton chargeur, et ton billet d’avion.

T’as besoin d’un endroit calme pour bosser ? Go dans les bibliothèques, chez toi ou dans un espace de coworking.

T’as besoin de stimulation pour être créatif et productif ? Les cafés, restaurants et même bars sont une super option (à condition de ne pas picoler : ça, c’est pas top pour la productivité).

En tant que freelance, le monde est ton bureau. À toi de trouver l’endroit qui te va !

Le freelancing, c’est avant tout un état d’esprit

Être freelance et attendre que les choses arrivent d’elles-mêmes, ça ne marche pas.

Être freelance et avoir peur de parler aux clients, ça ne marche pas non plus.

Être freelance, c’est aussi un état d’esprit.

Tu deviens ton propre patron et ton propre employé, et ça implique des responsabilités. Si tu veux que ton activité réussisse, il faut qu’elle évolue. Et pour ça, tu es la seule personne qui peut gérer la chose !

Devenir auto-entrepreneur, ce n’est pas uniquement de la liberté et de la tranquillité. Tu deviens aussi chef d’entreprise, et tu es le seul à mener la barque.

Il faut donc te mettre dans l’état d’esprit “Guerrier du business” pour mettre au point ton activité, et toujours la stimuler ! Atteindre sa meilleure version, de jour en jour.

Le guide pour se lancer en tant qu’auto-entrepreneur

Être auto-entrepreneur, c’est anticiper, préparer et prévoir toute la logistique d’une activité. C’est aussi la liberté géographique et temporelle totale !

Comme tout ce qui existe dans le monde des affaires, le secret d’une activité à succès, c’est la préparation et la motivation. Si tu as ces deux éléments avec toi, il ne reste plus qu’à mettre la machine de la productivité en marche.

Prépare et anticipe, mais surtout : choisis une activité de freelance qui correspond à ton profil et à tes envies ! L’objectif, c’est de faire de tes journées ce qui te fait envie. Sinon, autant rester dans la fade sécurité du CDI ou du CDD.

À lire aussi :