Comment calculer ton TJM en tant que freelance ?

Temps de lecture : 7 minutes

Par Alexandre Montenon, content manager SEO et formateur en rédaction web depuis 2011.

C’est la grande question qui nous taraude dans notre vie de freelance : à combien se vendre ?

Je me souviens de mes débuts.

J’envoyais des demandes de devis à mes concurrents pour connaître leurs tarifs, puis je faisais une moyenne pour proposer un tout petit peu en-dessous.

Chose qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Aujourd’hui, je suis même bien plus cher que la plupart de mes concurrents. Et ça ne m’empêche de vendre des tas de prestations !

J’ai ce que l’on appelle un TJM (taux journalier moyen) élevé de 600 euros.

Ce qui veut dire qu’une de mes journées de travail coûte 600 euros à mon client.

Mais comment calculter le bon TJM en tant que freelance ?

C’est ce que je vais t’expliquer ici !

Quels critères pour calculer ton taux journalier moyen ?

Tout d’abord, un petit point définition bien nécessaire : qu’est-ce que le TJM ?

Le taux journalier moyen, c’est ce que tu gagnes hors taxe par jour.

Donc ce que tu factures hors taxe à tes clients.

Tu pourrais te dire que fixer ton taux journalier, c’est facile. Mais si tu lis cet article, c’est probablement parce que tu sais que ce n’est pas si simple.

En réalité, fixer un TJM implique de prendre de nombreux critères en considération.


Et ces critères appartiennent à 5 grandes “familles”. 5 familles essentielles pour calculer ton TJM en fonction de ce dont tu as besoin.

La base pour ne pas t’auto-arnaquer : choisir le bon taux journalier !

Les critères liés à tes charges

La première chose à prendre en considération quand tu calcules ton TJM, c’est tes charges. En effet, la vie de freelance n’est pas gratuite.

Même si tu paies moins de charges qu’une société, tu en paies quand même.


Sans oublier la location éventuelle de tes locaux.

Et ton abonnement à l’espace de coworking (pour moi : 299 euros HT).

Et le prix de tes logiciels (pour moi : 235 euros / mois pour Lemlist, 1.fr, Monitorank, Ranxplorer et Majestic SEO).

Et ta mutuelle.

Tout ça, ce sont des charges qui engendrent des taxes fixes, qui reviennent tous les mois ou tous les ans.

Autrement dit, ce sont des frais obligatoires, auxquels tu ne peux pas échapper.

Ils sont nécessaires à la pratique de ton activité. C’est pour ça que tu dois les prendre en compte dans le calcul de ton TJM.

Un peu comme les entreprises qui te proposent une “Livraison gratuite”.

En réalité, tu te doutes bien que tu la paies, cette livraison.

C’est juste que ce sont des frais fixes, appliqués à toutes les commandes. En gros, le prix des produits que tu achètes en livraison gratuite contient déjà le prix de la livraison.

L’astuce qui va bien

Ton TJM doit englober toutes tes dépenses en lien avec ton activité.

Il suffit que tu oublies d’inclure le prix d’un nouveau logiciel dans ta compta, et tu te retrouves à devoir le payer de ta poche.

On garde une comptabilité rigoureuse !

Les critères liés à ta compétence

De manière un peu moins concrète, tu dois également prendre tes compétences en compte.

Dans la vie, les experts sont payés plus cher que les novices. Ça semble normal, non ? Eh bien, en tant que freelance, c’est pareil.

Tu dois donc passer par le stade du jugement de ton expertise et de ton savoir-faire.

Oublie la modestie, oublie ton syndrôme de l’imposteur : qu’est-ce que tu sais faire dans ton domaine d’activité ?

Si tu as fait des études dans ton domaine, ça fait grimper le TJM.

Si tu as un diplôme, idem.

Si tu as plus de 10 ans de bouteille dans ta boîte, c’est pareil !

Ton TJM dépend uniquement de toi, de ton expertise et de ton activité. Tu vends des produits ou des services particuliers : et ça, ça se monnaye.

Les critères liés à ton secteur

Même avec les meilleures qualifications du monde, si tu proposes des prix qui sont deux fois plus chers que la moyenne, tu risques de ne pas trouver de client.

Une fois que tu as fait une liste de ton expertise et de tes compétences, je te conseille de faire une petite étude de marché.

L’intérêt : savoir combien les autres se font payer !

Pourquoi ?

  • Pour pouvoir proposer un prix supérieur si ton offre est meilleure

OU

  • Pour pouvoir proposer un prix légèrement inférieur et donner envie aux clients de te contacter, toi plutôt qu’un autre

Cette étude de marché te permet d’avoir une bonne compréhension de ton secteur.

Plus vulgairement, ça t’évite de te faire plumer par des clients qui profiteront de ton manque de renseignement.

Mais comment obtenir ces informations ?

Tu peux te renseigner directement sur internet : en général, il y a toutes les informations dont tu as besoin. Des articles de blog, des grilles tarifaires sur les sites…

Sinon, pourquoi ne pas les demander directement à tes concurrents ? Tu peux partir en mode undercover et demander un devis pour obtenir une fourchette de prix (ce que je faisais moi-même, comme je te l’expliquais dans l’intro).

Les critères liés à ton activité

Maintenant que tu en sais plus sur ton expertise, ton secteur et tout le tintouin, il faut aussi que tu penses à ton activité en général.

Appréhender ton secteur peut te permettre d’avoir une fourchette globale. Mais il s’agit aussi de connaître le fonctionnement exact de ton activité.

Par exemple, les périodes creuses pendant lesquelles les clients se font plus rares (les vacances d’été, la plupart du temps).

Les périodes pendant lesquelles tu dois te pencher sur la prospection pour acquérir de nouveaux clients (le confinement a été le top du top en termes de prospection pour moi).

Les éventuels arrêts maladie.

Les vacances.

Ce sont des problématiques qui doivent être prises en compte dans le calcul de ton TJM, parce qu’en tant que freelance, tu dois assurer tes arrières.

Si tu tombes malade, il y a fort à parier que tu n’aies pas d’aide (sauf si tu as une mutuelle béton).

Pareil si tu pars en vacances.

Essaie donc de prévoir tes besoins en rémunération en fonction de ton activité.

À lire également : Arrêt maladie : les démarches du travailleur indépendant

L’astuce qui va bien

On est bien d’accord, tu ne vas pas non plus ajouter une taxe “Vacances” en bas de tes factures…

Il faut toujours apporter une certaine nuance pour calculer un TJM en cohérence avec tes besoins.

Les critères liés aux missions

Enfin, tu imagines bien que ton TJM ne peut pas osciller tous les mois. Il faut prévoir un taux moyen journalier stable et fiable, sur lequel tu peux te baser toute l’année.

Augmenter tes prix de manière régulière (genre annuelle) est normal.

Mais tu ne peux pas le faire quand tu en as envie.

Gonfler ton TJM pendant les pics d’activité et le descendre en cas de temps calme, ce n’est pas possible.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que certaines relations clients sont établies sur le long terme : expliquer un tel changement dans tes tarifs est compliqué, voire impossible.

Tu risques de perdre des contrats, parce que les clients te verront comme un opportuniste instable.

Et non, “J’ai besoin de thune en ce moment”, ce n’est pas une raison valable pour augmenter tes tarifs.

Fixe-toi des objectifs financiers sur le long terme, et assure-toi d’aligner ton taux moyen journalier en fonction. Comme ça, tu restes cohérent.

Et la cohérence, ça plaît beaucoup aux clients !

Le calcul de ton TJM : la question cruciale de la rémunération

En tant que freelance, tu imposes tes prix. Mais comment les calculer ?

Là où certains freelances vont faire gonfler leurs prix pour matcher leur incroyable expertise, d’autres vont avoir du mal à dépasser le taux horaire du SMIC.

Syndrôme de l’imposteur ou de Dunning-Kruger : fixer un TJM, c’est pas toujours simple.

C’est d’ailleurs pour ça qu’il faut avant tout passer par des critères concrets et pragmatiques : comme ça, tu as une bonne base pour pouvoir t’aligner, et pratiquer un TJM qui te convient.

Parce qu’en réalité, le taux journalier moyen dépend uniquement de tes projets et de tes envies.

Tant que tu te bases sur un fonctionnement fiable et cohérent, tu peux fixer ton propre TJM sans difficulté !